[Test] Age of Empires II: Definitive Edition – la légende enfin sur PS5

Après des années de domination sur PC et consoles Xbox, et un passage éclair sur PS2, le légendaire Age of Empires II est désormais disponible sur PS5 avec une prestance incontestable. Dès le lancement, l’ambiance se fait solennelle et magnifiée : c’est l’invitation à traverser les âges, à bâtir des empires et à réécrire l’Histoire à coups de stratégie et de finesse. Tout s’annonce grandiose, comme si les civilisations oubliées reprenaient vie sous nos yeux émerveillés.

C’est l’histoire d’un jeu…

Au-delà de la campagne historique, l’édition PS5 offre une palette de modes qui s’adressent à tous les profils de stratège. Que vous soyez d’humeur à revivre des affrontements épiques au sein d’une campagne dialoguée – des récits légendaires de Jeanne d’Arc, Gengis Khan ou Saladin, par exemple – ou à plonger dans des escarmouches multijoueurs intenses, l’expérience se décline en de multiples facettes. Et que dire des extensions ? Lords of the West, Dynasties of India, et Dawn of the Dukes viennent enrichir ce fresco déjà grandiose, ouvrant de nouvelles campagnes, introduisant des civilisations inédites et renouvelant ainsi sans cesse la stratégie à explorer. Chaque extension se présente comme un parchemin nouveau, un chapitre supplémentaire dans l’épopée millénaire d’un jeu qui ne cesse de se régénérer.

Lords of the West nous invite à explorer les confins des terres occidentales, apportant une bouffée d’air frais au gameplay traditionnel. Cette extension propose de nouvelles campagnes dédiées à la conquête des territoires méconnus, ainsi qu’un ensemble d’unités et de technologies inédites. Les joueurs y découvriront des infrastructures uniques et des améliorations tactiques qui mettent en avant la formation de cités fortifiées et la gestion de vastes territoires. Tout est pensé pour favoriser cette ambiance d’exploration et de colonisation, où chaque décision militaire se conjugue avec une ambition de conquête à l’échelle des royaumes oubliés.

Avec Dynasties of India, le jeu prend un tournant résolument oriental. C’est l’immersion dans le sous-continent indien, riche en couleurs et en traditions millénaires. Cette extension fait découvrir de nouvelles civilisations aux costumes somptueux et aux architectures inspirées des temples antiques. Elle intègre des unités emblématiques, telles que les impressionnants éléphants de guerre, et introduit des technologies spécifiques qui encouragent des stratégies de combat innovantes et adaptées aux particularités géographiques et culturelles de l’Inde. Chaque bataille offre ainsi une approche tactique distincte, où la richesse des traditions se marie avec l’ingéniosité stratégique.

Dawn of the Dukes ramène le joueur au cœur de l’Europe médiévale, dans un univers féodal où la politique des alliances et les rivalités de ducs définissent le cours des batailles. Cette extension se distingue par l’ajout de nouveaux bâtiments stratégiques, d’unités d’élite et de technologies axées sur la guerre de siège et les combats rapprochés. La gestion des alliances et des ressources est ici poussée à un niveau supérieur, invitant les stratèges à repenser leurs plans en fonction des subtilités du système féodal. Le résultat est une profondeur de gameplay où la diplomatie et la tactique se mêlent pour offrir une expérience à la fois authentique et renouvelée.

On arrive à pieds par la Chine

Enfin, la dernière extension The Three Kingdoms est bien plus qu’un simple ajout de contenu ; c’est une plongée vibrante dans la période tumultueuse des Trois Royaumes, empreinte de légendes et de faits historiques qui ont marqué la Chine médiévale. Inspirée par le célèbre roman Romance of the Three Kingdoms, cette extension propose des récits épiques où héros, intrigues politique et batailles décisives se croisent pour offrir une expérience narrative aussi prenante que stratégique. Elle introduit cinq nouvelles civilisations qui apportent chacune leur couleur et leur singularité tactique : 

• Shu Inspirée des idéaux de Liu Bei, cette civilisation se distingue par ses unités spécifiques comme la Garde de la Plume Blanche, capable de ralentir l’ennemi, et d’autres forces qui favorisent une approche de combat alliant rapidité et précision.
• Wei Incarnez l’autorité de Cao Cao avec une puissance de cavalerie redoutable. Les unités uniques de Wei, telles que la cavalerie du tigre et d’autres éléments de stratégie lourde, permettent une domination par la force et le dynamisme en champ de bataille.
• Wu Cette civilisation met en avant l’ingéniosité dans les affrontements navals et terrestres. Les unités, dont l’archer de feu et le fantassin à jian, s’illustrent par leur capacité à déstabiliser l’ennemi avec des attaques incandescentes et percutantes.
• Jurchens Adaptée à des environnements plus accidentés du nord-est de la Chine, cette civilisation présente de nouvelles unités telles que la pagode de fer et le grenadier, apportant ainsi une dimension tactique axée sur la mobilité et la résistance.
• Khitans En revenant sur la gloire des dynasties Liao, les Khitans introduisent des mécanismes uniques avec, par exemple, le liao dao et le trépied de siège monté, qui transforment la guerre de siège en une lutte féroce et stratégique

L’expérience de jeu se révèle d’une richesse rare  : chaque décision – de la gestion économique aux manœuvres militaires – se transforme en un véritable acte de création historique. La profondeur tactique force l’admiration : on doit jongler avec les ressources, anticiper les attaques ennemies, et surtout déployer une diplomatie fine. La fluidité de l’interface, repensée pour une manette, rend l’expérience intuitive même pour ceux qui quittent l’univers du clavier-souris. Chaque combat, chaque siège, résonne comme une symphonie des batailles d’antan, où la réflexion rapide rivalise avec la patience stratégique.

Mais cette générosité peut aussi donner le vertige, surtout pour les nouveaux venus. A ce titre, la courbe d’apprentissage et surtout la quantité de données à absorber pour espérer maîtriser en détails le titre peuvent rebuter le tout-venant. Pour les vétérans, c’est surtout le contrôle à la manette qui peut dérouter, cela dit le jeu est compatible clavier et souris sur votre PS5 ! Mais là encore, au moment de tester le jeu, impossible de faire fonctionner les raccourcis avec les combos CTRL et SHIFT avec une autre touche, gageons que cela soit corrigé à l’avenir.

S’adapter pour mieux régner

L’édition Definitive surprend par sa mise à jour graphique impressionnante. Les textures détaillées, les animations soignées et les éclairages dynamiques viennent moderniser un classique sans jamais trahir son âme historique. Chaque paysage – qu’il s’agisse des terres arides d’un siège sous le soleil incertain du Moyen Âge ou des panoramas fastueux des cités en plein essor – est une véritable œuvre d’art numérique. La 4K confère à cet ancien bijou une clarté nouvelle, où le moindre détail participe à la grande fresque d’une époque révolue.

L’adaptation sur console est une prouesse en soi. Les ingénieurs ont su transposer la complexité de ce jeu stratégique sur le DualSense avec une élégance rare. Les boutons, le pavé tactile et même les retours haptiques composent un cocktail harmonieux, où la réactivité est telle que chaque ordonnancement d’unités, chaque ordre de construction semble se faire par la pensée. Diriger son armée n’a jamais paru aussi naturel, offrant aux nostalgiques et aux néophytes une prise en main immédiate et immersive.

La durée de vie du jeu est juste colossale. Avec plus de 200 heures de contenu potentielles et une communauté florissante, chaque session offre une redécouverte tantôt méditative, tantôt frénétique. Le multijoueur, appuyé par un crossplay judicieux avec ses versions sur Xbox et PC, permet de se mesurer à des adversaires venus des quatre coins du globe. L’interface multijoueur, pensée pour faciliter les parties rapides et les défis tactiques, restitue la convivialité d’un ancien forum guerrier où les alliances se forment et se brisent au gré des stratégies.

Age of Empires II: Definitive Edition sur PS5 se pose en digne héritier de son illustre prédécesseur. Ce remaster n’est pas seulement une mise à jour visuelle et technique : c’est une véritable renaissance qui marie avec brio histoire, stratégie et modernité. Les vétérans comme les découvertes pourront s’en délecter, chacun y trouvant matière à conquérir des empires et à vivre des épopées inoubliables.