ROG Ally

[Test] La ROG Ally est-elle vraiment l' »ally »ée des gamers ?

Temps de lecture estimé :11 Minutes, 3 Secondes

En ce 1er avril 2023 (ce n’était pas une blague), ROG (ndlr : Republic of Gamers, la branche dédiée au gaming chez Asus) avait surpris le monde entier en dévoilant pour la première fois de son histoire, sa console portable nommée : « Ally« . Dans le cadre où la Steam Deck grignotait énormément de part de marché sur le secteur des consoles portables digne de mini PC, Asus ROG mise et se place directement sur son concurrent direct en proposant un véritable petit bijou technologique boosté aux hormones.

Sans pâlir, elle a été typiquement pensée pour faire tourner le plus efficacement possible les derniers jeux les plus exigeants de cette dernière génération actuelle. A première vue, l’engin semble prêt à ravir les gamers nomades les plus exigeants qui souhaiteraient se lancer dans un jeu quelconque dans les transports en commun, que ça soit métro ou encore dans un TGV par exemple et de plus, dans une haute résolution avec tous les détails poussés à fond dont on va faire les détails après. DiagnosedWhity, possédant enfin le produit depuis mi-avril, a pu utiliser la bestiole durant son premier mois d’utilisation, et voici ses conclusions qui stagne entre performances de haute volée et frustrations.

Sois belle en pixel

Après une présentation en grandes pompes, Asus mise tout simplement sur la puissance de leur machine pour que les joueurs puissent profiter au mieux des dernières nouveautés sur cette console portable. La ROG Ally est un excellent compromis qui « ally » parfaitement les compétences d’une machine PC Gaming et de l’autre, machine légère et transportable.

Après quelques minutes déballage et de fonctionnement, on se retrouve avec une console toute vêtue de blanc et avec un écran LCD de 7 pouces. Concernant la partie résolution, même si l’on doute que vous les tiendrez en 2024, on atteint la Full HD (1080p) avec une fréquence de rafraîchissement pouvant décoller jusqu’à 120 Hz. Le Steam Deck s’arrête, quand à lui, à une résolution 1280×800. Ce qui montre que la ROG Ally veut aller encore plus loin dans l’innovation et d’autant plus que Asus ne s’est pas procuré ses pièces n’importe où puisque l’on retrouve une puce AMD Extrême Z1 dans sa version optimale. En effet, Asus vous propose deux modèles au choix. L’une est équipée des mêmes composants à l’exception de la puce qui est une AMD Z1 seulement et ayant pour prix d’entrée 599€ tandis que sa version optimale est à 799€.

Données fournies par le constructeur ASUS

Petite mais elle a tout d’une grande

Asus reprend tout bêtement un format fortement utilisé dans le milieu du jeu vidéo dans la catégorie portable. Ici, on a tout simplement un écran central entouré de boutons et sans vous mentir, cela fait quelques décennies que la recette marche. Souvenez vous, du Game and Watch en passant par la Game Gear jusqu’à, plus récemment la Switch ou le Steam Deck pour ne citer que ces derniers.

Dans sa plastique, la ROG Ally s’offre une esthétique aux dimensions de 208 x 111 x 21,2mm tout en pesant d’un poids modeste de 608 grammes. Après quelques vérifications avec une Switch de première génération et en demandant de l’aide d’un de mes confrères avec sa Steam Deck, on remarque que la Switch a 300 grammes de plus (ndlr : la Switch oscille vers les 300 grammes) mais beaucoup moins que le Steam Deck qui est à 668 grammes. Rassurez-vous, ce « poids » n’est pas si handicapante si l’on joue les coudes posés sur une table ou bien encore, sur les genoux le tout dans une position naturelle. En effet, il est extrêmement rare de jouer la machine portée à bout de bras.

Esthétiquement, Asus a voulu miser sur une coque blanche en plastique assez stylée dans le but de donner une identité visuelle à sa machine. Les finitions sont extrêmement soignées tout en vous proposant une agréable sensation au toucher grâce à sa texture semi granuleuse. Dans les mains, la console est très confortable même après plusieurs heures de jeu. Dans le cas de notre rédacteur après une utilisation intensif durant ce premier mois d’achat, il n’a pas eu ces petites sensations de fourmis dans les doigts comme ça peut arriver sur la Switch. Cheery on the cake, la ROG Ally dispose de vibrations afin de vous proposer une expérience un peu plus immersive avec votre jeu en cours.

Concernant les boutons, si vous êtes principalement un joueur Xbox alors vous ne serez pas dépaysé. Effectivement, Asus a fait le choix de reprendre une structure connue et apprécié par la quasi-totalité des joueurs PC : celui d’une manette Xbox. Hélas, pas de sticks asymétriques, efficaces quoiqu’un peu sensibles (ndlr : il est possible de régler la zone morte dans le logiciel Armoury Crate inclus dans la console) ainsi que les boutons de façade ABXY (ndlr : remappables au besoin toujours dans le logiciel Armoury Crate). Après quelques heures d’utilisation, on constate que ces derniers apportent le même feeling que ceux de la manette de Microsoft mais qui peuvent se montrer perturbants au début puisque leur couleur ne sont pas les mêmes sauf si vous êtes habitués aux lettres ABXY.

Parlons peu, parlons bien concernant les gâchettes. Ces dernières sont relativement correctes sans pour autant être incroyables. On peut apprécier leur texture crantée mais j’aurais aimé un peu plus de profondeur et de résistance. On note également la présence deux boutons à l’arrière qui restent très discrets et tout aussi facilement accessibles, néanmoins, ils sont bien utiles dans les jeux nécessitant plus de commandes comme les MMO, par exemple. Oubliez tout de suite WoW, il n’y a pas assez de contrôles sur la machine.

Autour de l’écran, vous remarquerez quatre boutons blancs assez très discrets. Ces derniers ne sont pas là pour faire jolis. Les deux boutons supérieurs font office de fonctions Start et Select tandis que les deux autres servent à accéder au fameux menu d’Armoury Crate (ndlr : le logiciel qui permet de naviguer dans la machine). Celui de droite vous emmènera dans le menu principal tandis que celui de gauche, vous ouvrira un menu contextuel qui servira à personnaliser votre machine.

La console portable Asus ROG Ally avec la façade arrière et avant
Menu Armoury Crate

Une personnalisation tout en couleurs

Si vous aimez posséder une machine réglable aux petits oignons ayant une personnalisation qui vous est propre, sachez que cette ROG Ally a tout les atouts tel un véritable couteau Suisse. La subtilité ici c’est que la console ne possède pas de pavé tactile en façade contrairement à sa concurrente Steam Deck. Selon le constructeur, ce choix est expliqué par la volonté de réduire la taille de la machine mais aussi par la présence de l’écran tactile.

Pour les amoureux du RGB aux couleurs licorne, vous repérez très rapidement, au premier coup d’œil lors du déballage, que les sticks sont entourés d’anneaux de LEDs. Cela peut paraître un peu « cheap » pour certains de nos lecteurs mais pour les fans ardus de custom, sachez qu’elles sont entièrement personnalisables via le logiciel embarqué. Dans la personnalisation de cette dernière, vous pouvez choisir des lumières fixes, y ajouter des effets, ou bien encore des cycles de couleurs changeantes par exemple. Rien de révolutionnaire, certes, mais disons qu’on peut voir ceci comme une fonctionnalité qui apporte de la personnalité au design. Cela reste un peu gadget.

Face avant de la ROG Ally

Du coq à l’âne passons du côté pile à face sans perdre cette dernière. De l’autre côté de la machine, on retrouve le restant de la coque générale gravée de lignes agressives, volontairement placés par Asus, histoire de nous faire comprendre qu’on a affaire à un produit de très grande facture. Sur le design, on souligne le travail apporté avec cette ligne en diagonale du plus bel effet qui traverse la console secondée par des grilles d’aérations. Petite blague volontaire du constructeur, l’une d’entre elles prend la forme du logo de la gamme.

Sur la tranche supérieure, vous y trouvez d’autres aérations, la connectique ainsi que les boutons physiques tel qu’une touche pour le volume ainsi qu’un bouton de démarrage (ndlr : un appui met l’Ally en veille et un appui long l’éteint) . La micro subtilité en complément d’un simple bouton d’allumage, c’est qu’elle dispose d’un capteur d’empreintes fonctionnant avec Hello de Windows. Ce dernier est intéressant. En effet, il fonctionne comme un bouton de console classique. Pratique pour protéger votre machine ou la partager entre deux comptes.

Concernant la connectique, la ROG possède un port conséquent dédié au ROG XG Mobile (ndlr : il s’agit d’une carte graphique externe avoisinant le prix de 1300€ sur le store tout de même). Celui-ci vous donne la possibilité de transformer votre console portable en une machine de guerre avec une « vraie » carte graphique et une connectique plus complète. A l’intérieur de ce dernier, s’y trouve un petit port Thunderbolt 4 conçu pour la charge ou la connexion de périphérique. On retrouve enfin un port Jack 3.5 mm si vous voulez jouer sans gêner vos voisins et ainsi qu’un lecteur de carte micro SD. En effet, ne disposant que d’un SSD de 512 Go et ne pouvant être ouverte, ajouter une microSD afin d’augmenter les capacités de stockage fait sens. Petit bémol, pas de port HDMI afin de la brancher sur un écran externe comme une télé, par exemple, à l’image de la Switch. Pour cet usage, il faudra passer par un connecteur tiers.

Et mille et une image

Côté écran, que nous propose-t-on afin de nous piquer la rétine sur une toute petite machine ? Désolé de vous décevoir mais à l’instar de la dernière Switch équipée d’un écran OLED, la ROG Ally en est dépourvue… « ALED » ? Le constructeur a préféré miser sur un LCD plus classique afin de minimiser les coûts de production. Comme indiqué dans le tableau du premier paragraphe de ce test, Asus nous offre un écran de 7 pouces ayant une définition extrêmement qualitatif de 1920 x 1080 avec un taux de rafraîchissement de 120Hz. A titre de comparaison, la Steam Deck est équipée d’une dalle 720p à 60 Hz.

Dans la personnalisation de l’écran, le constructeur vous propose de paramétrer votre confort visuel selon vos goûts et envies via le logiciel embarqué Armoury Crate. En effet, cette dernière dispose d’une palette de profils le plus adapté à vos besoins. Par défaut, la palette de couleur offre un affichage de confort relativement correct. D’autres profils d’écrans, vous sont proposés et déjà préprogrammés adaptés à l’usage que vous aurez besoin. Pour vous donner un ordre d’idée, le mode FPS met le contraste au maximum et accentue les couleurs primaires pour leur donner plus d’impact là où le mode RPG baisse drastiquement la température afin de limiter la fatigue visuelle ou bien encore le mode scène augmente la luminosité au max et sature les couleurs pour une image plus vibrante. Vous avez la possibilité de jouer avec huit profils différents.

Menu GameVisual permettant de choisir huit profils visuels

Pas d’image sans son et on ne parle pas de Véronique. Sur la partie audio de la console portable, la ROG Ally dispose de deux haut-parleurs situés sur la façade avant. D’une écoute et d’un confort fort agréable, ces deux dernières vous offre un son équilibré mais également une stéréo hautement qualitative. A fort volume, une certaine distorsion peut se répercuter à haut volume mais bon ceci n’est qu’un détail du fait que le son n’étant que très rarement mis à fond.

L’effet turbo in shape

On arrive enfin au gros morceau principal concernant le bébé : ce qu’elle en a dans le ventre. Comme on vous l’a expliqué en début de test, Asus vous propose deux modèle de sa ROG Ally. La première qui est la plus onéreuse dont elle est la plus puissante, est équipée d’un processeur AMD Ryzen Z1 Extreme gravé en 4 nm (ndlr : architecture Zen 4, RDNA 3, 8 cœurs et 16 threads), tandis que la deuxième version accueille quant à elle, un processeur AMD Ryzen Z1 classique, gravé en 5 nm (ndlr : 6 coeurs, 12 threads) ce qui représente environ une performance de moins 20% puissant que la version Extreme. Dans tous les cas, une console dédiée au jeu vidéo se doit d’en avoir sous le capot.

Sur ce genre d’appareil, il n’est pas vraiment nécessaire de lancer des jeux « classiques », en gros, la promesse souhaité et voulu par Asus c’est de pouvoir vous proposer de jouer à de gros AAA dans de bonnes conditions. Par exemple, dans un confort minimal de 1080p à 30 ips sur le modèle Extreme. Là où le modèle Z1 cherche plus à séduire les adeptes de jeux indés moins gourmands.

Avec le modèle équipé du processeur Z1 Extreme dont il fait l’objet de ce test, en 1080p et en réglant les jeux en moyen (ndlr : FSR activé, sans ray-tracing via le programme AMD Software intégré) on obtient des résultats extrêmement corrects. A titre d’idée sur un Forza Horizon 5, ce dernier dépasse les 60 ips. Ce qui a été le cas également sur Fall Guys ou bien encore sur Kena : Bridge of Spirits. Pour un écran de 7 pouces, il n’est vraiment pas ridicule de mettre vos jeux (qui sont plus gourmands en ressources comme un Spider-Man Miles Morales) en 720p pour gagner en performances du fait que la différence étant presque imperceptible. En essayant les mêmes jeux et avec les mêmes paramètres mais en étant sur du 720p au lieu du 1080p, les 60ips sont largement exploitables là où le Spider-Man atteint aisément les 40ips.

Capture d’écran de Sensua’s Saga : Hellblade 2 depuis la ROG Ally
Capture d’écran de Sensua’s Saga : Hellblade 2 depuis la ROG Ally
Capture d’écran de Sensua’s Saga : Hellblade 2 depuis la ROG Ally
Capture d’écran de Sensua’s Saga : Hellblade 2 depuis la ROG Ally

Nous voulons vous apporter malgré tout quelques petites précisions. Ces tests « fait maison » par les soins du rédacteur sont effectués avec le mode Turbo depuis le logiciel Armoury Crate. Il est à noter qu’en mode performance, vous pouvez subir une perdition d’environ 15% et jusqu’à 30% en étant sur le mode silencieux qui le plus économe. C’est logique. Un mode manuel est tout de même disponible afin de régler tous les aspects comme la consommation du CPU ou la vitesse des ventilateurs à la carte.

Menu permettant de choisir les différents modes de fonctionnement

La batterie : le gros point négatif qui perd la face

Dernier point à aborder avec vous puis promis, on vous laisse tranquille, c’est concernant l’autonomie de la ROG Ally. Qui dit console portable dit console qu’on peut emmener partout. C’est logique. En extérieur, autre que la maison, cela se ressent concernant l’autonomie. En gros, la console est dotée d’une batterie de 40 Wh. En jeu, lorsque vous êtes en 1080p, en mode turbo et en étant sur un AAA, la console ne tient qu’à peine l’heure et demie avant de s’éteindre. Avec le mode performance, on tatillonne les deux heures, mais cela reste vraiment peu et très décevant pour une machine portable. C’est presque deux fois moins que le Steam Deck dans les mêmes modes de consommation. Pour jouer de longues heures, il faudra malheureusement la brancher (ndlr : un chargeur de 65 Watts vous est fourni avec la console et qui n’est guère plus gros que celui d’un smartphone). Comptez environ une heure pour une charge complète. Ce qui est très bien mais à peine de quoi compenser l’autonomie moyenne.

Conclusion

On peut dire que pour un premier essai, à la veille de la version ROG Ally X, techniquement parlant la ROG Ally première version reste une réussite. Asus nous livre un produit vraiment abouti en allant du design en passant par l’écran jusqu’à la puissance. Malheureusement, il manque un petit quelque chose qui aurait fait que comme une interface moins lourde et surtout une autonomie largement plus solide. Cela reste un produit parfaitement maîtrisé, agréable à utiliser mais pas indispensable en extérieur sur de longs trajets au prix de 800€. Convaincante mais pas forcément séduisante.

🟢 Design séduisant
🟢 Console confortable en main
🟢 Ecran qualitative
🟢 Audio immersif
🟢 Parfait pour les jeux AAA

🔴 A utiliser presque chez soi
🔴 Pas de sacoche de transport
🔴 Autonomie dérisoire
🔴 Prix qui pique
🔴 Pas de dock pour jouer sur la télé

Source :
ROG Ally (2023) | Console portable | ROG France (asus.com)

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